Éditorial du président

Face cachée des aubaines

La face cachée de ces aubaines qui nuisent à la qualité de nos emplois

Bien déterminé à favoriser l’achat responsable, vert, bio, local ou durable, le consommateur que nous sommes reste souvent perplexe devant les étalages des magasins. La multiplicité des choix et la différence de prix entre deux produits qui sont en apparence identiques, éveillent en nous bien des questions. Bien que nous soyons guidés par nos bonnes intentions d’acheter le meilleur produit, tous nos beaux principes prennent souvent le bord lorsque vient le temps de passer à la caisse et c’est le plus bas prix qui l’emporte.

Le meilleur prix,  mais à quel prix?

Et si je vous disais qu’en faisant systématiquement la chasse aux mégas aubaines et en privilégiant l’achat de produits fabriqués à l’étranger, c’est votre emploi que vous pourriez avoir dans la mire? Peut-être me trouvez-vous alarmiste mais pourtant, je vous assure que je suis très réaliste.

Chacun de nos petits gestes fait une grande différence sur l’économie du pays, de la province, des municipalités ainsi que dans nos propres poches. Pour chaque dollar investi dans les produits fabriqués ailleurs, il y a quelqu’un, quelque part, qui en paye le prix.

Pourquoi est-ce moins cher?

Ce n’est pas que le pouvoir d’achat d’une grande chaine de magasins à rabais qui justifie l’écart de prix d’un produit identique à celui d’un magasin spécialisé. Les pressions exercées par les géants du commerce de détail et de l’alimentation sur les fournisseurs sont telles que bon nombre d’entreprises sont constamment à la recherche de moyens de réduire leurs coûts de production.

S’enclenche alors le cercle vicieux de la quête du plus bas prix qui coupe froidement partout telle la grande faucheuse. D’abord dans la qualité des produits de fabrication et leur provenance, ensuite dans les conditions de travail des travailleurs et des travailleuses. Puis, lorsque ce n’est pas suffisant, l’entreprise ferme ses portes pour transférer sa production à l’étranger.

Résultat : des pertes d’emplois importantes, l’augmentation du nombre de chômeurs, la baisse d’impôts perçus. Et qui paye pour ça? La collectivité puisqu’il y a moins d’argent pour les services publics pour lesquels les syndicats ont livré bataille pour les obtenir notamment l’assurance-maladie, l’éducation, l’assurance-emploi, la CSST et j’en passe.

À trop vouloir obtenir le plus bas prix possible, nous sommes les instigateurs de la suppression de nos propres emplois. Acheter un produit de fabrication syndicale c’est bien plus

que d’encourager des membres des TUAC comme vous. C’est aussi protéger vos emplois, vos droits et vos conditions de travail en plus de vous assurer du maintien de nos services publics.

Ensemble, nous avons le pouvoir de renverser la vapeur par nos choix de consommation. Laisser notre esprit de communauté s’exprimer haut et fort, c’est tout aussi payant pour la collectivité que pour l’individu.


Si c’est bon pour eux, c’est bon pour nous!

Parlant de mettre nos forces communes au service d’un même projet… Vous est-il déjà arrivé d’entendre des personnes parler contre votre droit fondamental d’adhérer à un syndicat? Pourtant, la mobilisation autour d’une même cause ou le désir d’association n’est pas propre aux syndicats. Au Québec, il existe une multitude de regroupements qui font valoir leurs droits et leurs intérêts. Les associations patronales, les ordres professionnels, les associations de marchands, les chambres de commerce, les associations de gens d’affaires, les organismes communautaires, les partis politiques, etc.

Peu importe le nom que l’on donne à ces comités, communautés, groupements, compagnies, affiliations, confédérations, organisations, confréries, organismes, alliances, ordres, congrégations, amicales, sociétés, consortiums, coopératives, cercles, coopératives, clans, corporations, syndicats, clubs, coalitions, fédérations ou unions, ils ont tous et toutes le même objectif, soit celui de réunir un maximum de personnes autour d’un objectif commun. Si cette liberté d’association présente dans toutes les sphères de nos vies est bonne pour eux, dites-vous qu’elle l’est tout autant pour vous!